IA et compétences : un enjeu incontournable pour la formation
Lors d’une intervention réunissant Bastien Masse, délégué général Classe Code et membre de la Chaire Unesco de l’Université de Nantes, et Anne de Cagny, directrice prospective de l’Estaca, école d’ingénieurs à Laval, la question des compétences nécessaires face à l’essor de l’intelligence artificielle a été abordée.
Un besoin croissant de formation à l’IA
Si l’intelligence artificielle existe depuis longtemps, son développement récent, notamment avec l’IA générative, impose une montée en compétences rapide, y compris dans des écoles d’ingénieurs moins spécialisées dans le numérique. Même dans des établissements comme l’ESTACA, où l’accent est mis sur les transports, il devient indispensable d’acquérir au moins les bases de l’IA pour comprendre ses enjeux et son application dans différents secteurs.
Un déplacement des compétences
L’émergence de l’IA générative modifie la hiérarchie des compétences. Certaines deviennent plus stratégiques tandis que d’autres perdent en importance.
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Exemple en ingénierie : auparavant, un ingénieur devait maîtriser des calculs complexes pour concevoir un modèle mécanique. Aujourd’hui, avec l’IA générative, ces calculs peuvent être automatisés, ce qui déplace la valeur ajoutée de l’ingénieur vers l’interprétation des résultats et l’optimisation des modèles.
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Exemple en marketing : la rédaction de contenus publicitaires ou d’articles de blog pouvait nécessiter plusieurs heures de travail. Avec l’IA, la génération de brouillons est instantanée, et le rôle du professionnel se concentre sur l’affinage du message et la stratégie de diffusion.
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Exemple en gestion de projet : les outils d’IA permettent d’automatiser la planification et le suivi des tâches. Le chef de projet doit désormais développer des compétences en analyse de données et en pilotage stratégique plutôt que de se focaliser sur l’administration des plannings.
Les compétences du XXIe siècle
Pour s’adapter à ces évolutions, certaines compétences deviennent essentielles :
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La communication, pour collaborer efficacement et interagir avec des outils d’IA.
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La pensée critique, afin d’analyser et questionner les résultats produits par l’IA et éviter les biais.
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La collaboration, indispensable pour articuler les expertises métier et technologique.
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La pensée informatique, pour comprendre le fonctionnement des algorithmes et leur impact.
L’intelligence artificielle ne doit donc pas être perçue comme un substitut aux compétences humaines, mais comme un levier à intégrer intelligemment dans la formation et les métiers de demain.